Alors que certains fêtent ce 20 Juin la Journée Mondiale des Réfugiés (pourquoi pas !), Josefa est tentée de nous rappeler que, selon sa vision et son expérience au sein de la Maison Josefa, depuis 2015, à Bruxelles, il n’est pas bon de séparer, de mettre à part, même pour les meilleures intentions.
En effet, qui pourrait humblement se prémunir de sa naissance, migration fondamentale s’il en est ?
Qui oserait s’auto-appliquer durablement une étiquette discriminatoire qui, certes, pourrait favoriser certains appuis mais, en même temps, fourbir les armes du rejet ?
Qui pourrait être assez fou ou « prétentieux » pour revendiquer une titulature « je suis un migrant » parmi ce groupe identifié comme « les migrants » alors que, cette notion « socio-médiatico-politique » demeure floue et, surtout que, selon des contours fort diversifiés, elle est revendicable par tout un chacun.
Mais, plus radicalement, quelles que soient nos convictions, ne devrions-nous pas considérer que nous sommes migrants, car naissance et mort, et entre les deux, nos vies, ne sont que migrations ? Migration biologique, migration temporelle, migration spatiale, migration environnementale, migration intellectuelle… migration spirituelle. Tout en nous et par-delà nous, être humain comme être vivant, tout est migration.
Mais alors, nos migrations en sont tout aussi bien actuelles qu’inactuelles, plus actuelles que jamais au sens d’un présent unique pour chacun, mais également inactuelles au sens d’une éternité qui nous dépasse.
C’est pourquoi, aussi dramatiques soient-elles, eu égard à des dites demandes d’asile ouvrant sur de possibles statuts de personnes réfugiées, vouloir figer les migrations spatio-temporelles de quelques-uns, sous ce triste et problématique vocable « les migrants » serait nier à toute l’humanité restante, hier, aujourd’hui et demain, sa plénitude migrante voire sa potentielle complétude dans une inactuelle migration.
Il est vrai que, dans cette manière de percevoir ou de recevoir nos migrations, certains pourraient voir une provocation (pourquoi pas !). Mais, s’il y a pro-vocation, c’est précisément pour nous inviter à faire mémoire (comme le cherche cette Journée du 20 Juin, à l’attention des « Migrants-Réfugiés ») que, tous, sans échappatoire et sans discrimination d’aucune sorte, et sans confusion (chaque migration est unique), nous sommes inscrits dans les pas de notre humanité migrante, marchant d’un même cœur au gré de nos inactuelles migrations.
Dès lors, avec le plus grand respect, belle fête à nous tous.
Gilbert