La croix est-elle dans le cheminement, la peine dans le discernement ? A la croisée des chemins, prendre un chemin, c’est en quitter un, en laisser d’autres. C’est faire un choix et ne pas se retourner, ne pas douter, aller, migrer en confiance, conscient que les aléas bordent tout chemin.
Faut-il y mêler peine et tristesse ?
A la croisée des chemins, j’attends la force d’un vent annonciateur, prometteur. Celui qui m’emmènera vers d’autres contrées humaines, moins institutionnelles, moins intellectuelles, plus physiques certainement.
C’est une migration que de stopper 35 années de productions intellectuelles, des analyses, des comptes-rendus, des prédictions, des prospectives, des perspectives, des stratégies, des évaluations, tout un jargon administratif qui fait foi et force de loi dans les méandres des institutions publiques.
Ne plus produire ne veut pas dire ne plus se nourrir. La paralysie du non-faire qu’ont certains à l’âge fatidique du retrait, ne devrait pas empiéter sur l’option d’un meilleur être, meilleur rythme, meilleur corps, meilleure santé. Vivre n’est pas faire et produire, vivre c‘est bouger et respirer.
Vivre c’est migrer, sans cesse se transformer, s’adapter. Ultimement, la rive se réduit, mais la force du flot des vagues intérieures reste identique.
Annabelle