Il ne reste pas ou peu de souvenirs d’autrefois, de nos migrations antérieures ; qu’en sera-t-il des évènements futurs ? Eux-aussi, ne laisseront-ils aucune trace après eux ?
… A moins que les médias, la politique, les sciences humaines… prennent la mesure de tout le poids écologique de nos migrations, en particulier, de nos exils (à l’image de ceux du 20ème siècle, particulièrement en Europe, ou de ceux, aujourd’hui particulièrement, vécus au Moyen-Orient ou en Afrique).
En effet, les leçons de nos migrations forcées sont essentielles à notre pacification humaine. Aveuglement, anesthésie, fuite en avant, économie de guerre : comment se fait-il que notre humanité répète à ce point ses errements qui forcent à l’exil un grand nombre de personnes, hier et aujourd’hui ?
Volonté d’oubli, frontières aveuglantes qui éloignent de soi ce qui ne me concerne pas ou plus (ne pas voir, hormis à travers un filtre médiatique, ce qu’on ne veut plus voir), mensonges ou négligences : nos exils nous sont, ici, en Europe ou ailleurs, part d’humanité !
Dès lors, faire mémoire de nos migrations est vitale pour le présent et le futur de nos générations, car ces migrations, nos migrations, sont parts constituantes de notre marche humaine, offrandes du « dit » de nos mémoires.
Faire mémoire de nos migrations, tout particulièrement en Europe, devient une source d’enrichissement de notre langage, une voie pour dépasser nos vanités humaines, qui, insensiblement, et incessamment, reproduisent les mêmes, paroles, silences, actes, qui mènent à des exils dramatiques, plutôt qu’à des « ex-istences » qui nous permettraient, ensemble, tous migrants, de vivre durablement en paix, en Europe et de par le monde.